mercredi 25 août 2010

Diddley bow "petit historique"

Historique du Diddley Bow   

par  Slide & Steel : http://snico2.free.fr/index.php?page=accueil

 

La pré-existance de techniques assimilées au slide dans le monde.

Si la technique consistant à faire glisser un objet sur des cordes est constitutive de la guitare slide, elle connaît un certain nombre d’antécédents puisque cette méthode de variation des hauteurs se retrouve sur des instruments très différents de par leurs origines tant géographiques que chronologiques et par leurs constructions. Ainsi est-il difficile de dresser une filiation stricte de la technique de la guitare slide, il parait néanmoins nécessaire de noter la connaissance des instruments utilisant cette technique par les instigateurs de la guitare slide.
arc_musicalIl est en effet nécessaire de considérer ce qui apparaît comme étant probablement le premier instrument à corde : l’arc musicalsample. Qu’il s'appelle Berimbau au Brésil, Brobe pour le maloya à la Réunion, Eotilé ou Dodo en Côte-d'Ivoire, Be ou Mbegn pour les Pygmées, Umuduri au Burundiou encore Burumbumba ou Bruro-mmba à Cuba, l’arc musical connaît des formes et des techniques de jeu variées. Pour certains spécialistes il viendrait d'Afrique, mais on retrouve aussi des traces des premiers arcs musicaux sur des fresques préhistoriques dans la grotte des trois frères dans le département de l'Ariège en France. Le rôle de la caisse de résonance peut être joué  par la bouche, ou encore par le torse même de l’interprète, qui en approche ou en éloigne l’instrument de façon à faire varier le timbre. Il peut aussi être un cordophone composé quand on lui adjoint une caisse de résonance prenant la forme d’une noix de coco ou d’une calebasse coupée en deux. Enfin, l’arc en terre se sert d’un trou pratiqué dans le sol et recouvert d’une planche, sur laquelle est fixée l’arc, comme caisse de résonance. Quelle que soit sa forme, l’arc musical se joue en pinçant ou en frappant à l’aide d’une baguette la corde, anciennement végétale et à l’époque contemporaine plus souvent de fil de fer ou de lanière de pneu. Au même titre que le gimbri, ancêtre du banjo, l’arc musical fut apporté par les esclaves noirs d’Afrique en Amérique, et il est probable que son utilisation donna naissance à l’instrument qui, dès la fin du 19è siècle, servait d’accompagnement au blues : le diddley bow.
En effet, dérivé immédiat de l’arc musical, et similaire à l’arc umakweyana d’où il tire son origine, instrument à corde unique supportée par une calebasse et joué par les jeunes femmes zoulous du Swaziland, le diddley bow, aussi appelé jitterbug, se présente le plus souvent sous la forme d’une corde métallique, d’une corde à linge ou d’une lanière de chambre à air tendue entre deux clous sur une planche ou un mur, la maison entière servant alors de caisse de résonance, et surélevée par des tassots diddleyde bois à chaque extrémité ou par une bouteille insérée de force entre la corde et le mur. Le diddley bow se rencontre aussi sous une forme plus proche de celle de la guitare par l’adjonction d’un manche à balai ou d’une petite planche, d’une boite, souvent de cigares, et d’une corde métallique. Ce type d’instrument se retrouve d’ailleurs encore fréquemment en Afrique centrale où des barils  métalliques pour la caisse de résonance et de véritables manches de guitare se substituent le plus souvent aux matériaux plus fragiles du sud des Etats-Unis du 19ème siècle. Proche de certain arcs musicaux,  le diddley bow se joue en frappant la, ou éventuellement les cordes à l’aide d’une baguette, ou par pincement, les variations de hauteurs se faisant par le glissement d’une bouteille ou d’un morceau de tuyau sur la corde. Il apparaît par ailleurs que l’instrument était souvent joué par deux enfants, l’un exécutant un rythme avec deux baguettes, l’autre s’occupant des inflexions de hauteur. Abondamment utilisé par les enfants du sud rural des Etats-Unis dès le 19ème siècle, cet instrument servi d’initiation musicale à de nombreux bluesmen n’ayant pas les moyens de s’offrir une guitare, tel est le cas de John Lee Hooker, B.B. King, Robert Johnson ou Muddy Waters, pour ne citer que certains des plus connus d’entre eux. Le père de Blind Willie Johnson, par exemple, fabriqua à son fils, alors âgé de 5 ans, un diddley bow, et son apprentissage du slide sur une corde unique est aisément reconnaissable à son style très mélodique où l’adoption d’une guitare à six cordes lui permet surtout d’ajouter une basse alternée aux lignes mélodiques jouées essentiellement sur la chanterelle. La filiation de cet instrument avec le répertoire du blues est néanmoins difficile à attester dans la mesure où les sources dont nous disposons à l’heure actuelle sont postérieures à l’avènement du blues et que certains témoignages comme celui de Bukka White, bluesman reconnu du début du 20ème siècle et grand utilisateur de la technique de la guitare slide,  font état du fait que certain musiciens comme lui-même avaient adopté le diddley bow après avoir appris la guitare en raison du prix des cordes ou encore par soucis esthétique. diddley-bow

5 commentaires:

  1. Excellent... Je sens que je vais suivre tes conseils de fabrication. Merci beaucoup.

    La CdM

    RépondreSupprimer
  2. Très bonne idée !On verra peut être des photos de l'instrument....

    RépondreSupprimer
  3. je viens d'en fabriquer un
    c'est très enrichissant !

    RépondreSupprimer
  4. Bonne continuation à toi guitarechant76 pourquoi pas une CBG plus-tard ...

    RépondreSupprimer
  5. excellent ....ouvre une petite boutique a cognac marcel ....de la par de foufouge....lol.

    RépondreSupprimer